jeudi 19 août 2010

Les Premiers Pas


Après de longues heures d’un sommeil récupérateur, je me réveille avec la sensation d’avoir trop dormi. Il doit être entre 11h et midi, et je culpabilise un peu d’avoir perdu toute la matinée. En vérifiant ma montre, je me rend compte que c’est pire que je ne croyais : 1H30. Du matin. En regardant par la fenêtre je vois le Décalage Horaire rire en me montrant du doigt. Ses gosses Sommeil et Estomac se marrent à ses côtés, le premier me fait un bras d’honneur.

J’essaye inutilement de me rendormir, mais il fait bien trop froid dans la pièce. J’ai pourtant baissé la climatisation pour ne pas être gelé (après tout, je n’ai qu’un drap pour me couvrir). Les heures passent et je me sens de plus en plus gelé, ce qui m’énerve beaucoup : je ne peux pas passer un an à me les peler chaque nuit ! Impossible d’éteindre la clim, on peut simplement la baisser ou la monter, et… et là je réalise. Je réalise que dans ma fatigue de la veille, j’ai fais preuve d’une bêtise de débutant. Quand on baisse une climatisation, à l’inverse d’un chauffage qui fonctionnera moins, on baisse la température ambiante de la pièce jusqu’au niveau indiqué. Et je l’ai baissé au maximum. Pas étonnant que j’ai l’impression d’être au pôle nord. Lorsque je prends conscience de cet état de fait, je suis dans mon lit, deux couches de vêtements sur moi, en position fœtale, emmitouflé dans ma serviette de bain et mon drap, et je me sens très con.

Pas la peine de rester au lit, il est 5 heures du mat’ et je suis complètement réveillé. Je grelotte jusqu’à la salle de bain pour prendre une douche bien chaude, mais c’est une douche froide qui m’attend… dans les deux sens du terme. Pas d’eau chaude. WHAT THE FUCK ! Tout ce que j’obtiens est une eau en dessous de ce qu’on pourrait appeler « tiède ». Vous me direz que ça va, au Texas on peut prendre des douches froides, mais je vous répondrais que mon appartement à l’heure actuelle a plus de points communs avec un congélateur qu’avec les chapeaux de cow-boy ; un peu plus et la peau de mes pieds resterait accroché au carrelage.

Tout ce que j’arrive à faire est de me passer rapidement la tête sous l’eau avec force cris de fillette et jurons. Je me rends ensuite sur la balustrade, devant mon appartement. Le soleil n’est pas encore levé, mais il doit déjà faire 23 ou 24 degrés… bien plus chaud que ma pièce donc. Je me réchauffe un peu, le regard perdu sur les timides lueurs du soleil à l’horizon, et me rend compte que je ne me sens pas très bien. Je réalise vite pourquoi : je suis encore perdu. Sans carte, sans plan de la ville, je ne sais pas quoi faire. Je sais que je suis éloigné du campus, et n’ai aucune idée de comment l’atteindre. J’espère que ce sentiment passera dans la journée, et me met à écrire le premier chapitre de ce fantastique blog en attendant Hannah et Katie.

Ces dernières arrivent sur les coups de 11h, et m’emmènent prendre un petit déjeuné typique américain : œufs brouillés, bacon et pancakes. Encore une fois je suis perdu par le débit de parole de la serveuse, et n’ose pas l’arrêter avant qu’elle n’ait fini d’énoncer la spécialité du jour. Cependant, je remarque que ma volonté de m’y retrouver dans cet océan de choix de nourriture l’amuse, ainsi qu’une autre serveuse qui s’ajoute à la première pour m’aider à comprendre les subtilités d’un œuf brouillé américain.

Je n’arrive pas à finir les pancakes, trop gros, ou disons plutôt que mon estomac est toujours sujet à ce fameux « Jet Lag », le décalage horaire, et me fait de petits signes discrets en chuchotant que non, ça serait une assez mauvaise idée de me forcer à avaler une bouchée de plus, après quoi il ne répondrait plus de rien. Ayant un estomac de confiance, je préfère l’écouter et laisser le gros pancake éperdu dans son assiette, ignorant son regard de chien battu à la framboise.

Un petit aparté sur les restos américains : ils sont toujours super bien décorés, avec des tas de trophées, photos, posters en tout genre. J’ai particulièrement aimé le resto tex-mex de la veille car parmi toutes les affiches classes se cachaient quelques collectors de Star Wars. Le pourboire n’est pas inclus dans le prix, et il est de très mauvais goût de l’oublier. De toute façon, lorsqu’ils voient que je suis européen, les serveurs se font un devoir de me le rappeler. Le pourboire est en générale 15 pourcent de la somme dépensée. Dans certains services, il n’est pas obligatoire de donner un pourboire, comme dans un Starbucks par exemple, mais parfois les « serveurs » sont tellement cool qu’on a envie de laisser un petit quelque chose. Je pense notamment à ce glacier, juste à côté de chez moi, avec cette serveuse un peu folle et sympathique, et cette boite, sur le comptoir, divisée en deux avec écrit « Voyons qui l’emportera : « Coté Lumineux de la Force », « Coté Obscur de la Force » » avec des sous dedans. J’ai laissé toute ma monnaie dans la coté obscur, le sourire jusqu’aux oreilles.

Il faut savoir aussi que chaque serveur se présente, par son prénom donc, et nous informe qu’il sera notre serveur attitré tout au long de notre repas. Nous pouvons lui demander n’importe quoi, tant que ça n’inclus pas une danse hawaïenne sur une table du resto. Il passe d’ailleurs souvent devant nous en nous demandant si tout se passe bien. Ça surprend au début, on bafouille la bouche pleine que « ouais, tout va bien merci, et vous ? » Puis au bout d’un moment j’ai pigé que lever le pouce avec mon regard « oulala que c’est bon ! » suffisait. Il est bon de savoir aussi que quelque soit la commande de soda, ils rempliront le verre gratuitement tant qu’on aura soif. La première fois qu’on m’a proposé de remplir à nouveau mon Sprite j’ai refusé un peu vivement, pensant qu’il voulait juste se faire plus d’argent, et le serveur est reparti avec le même regard d’incompréhension qu’aurait un garde côte face à un mec entrain de se noyer qui refuserait d’un air outré la bouée de sauvetage tendue si généreusement. Je me suis excusé en lui tendant mon verre avec un grand sourire lors de son suivant passage, et nous étions de nouveau les meilleurs amis du monde.

C’est le même principe au Macdonald, on achète son repas, avec différentes tailles de sodas (la plus petite étant la plus grande en France, ce n’est pas une rumeur, et lors de mon premier passage dans un Burger King, le serveur s’est foutu de ma gueule quand j’ai demandé la petite taille. Alors j’ai pris celle juste après, parce que bon, merde ! J’suis un homme, un vrai !

Je disais donc même principe : une fois la boisson achetée, on peut la re-remplir à volonté nous-mêmes aux distributeurs automatiques. Et là, je suis sûr que quelques lecteurs à l’esprit vif auront repérés une incohérence : pourquoi payer plus cher une boisson plus grosse (parce qu’elles sont vraiment grosses, allant jusqu’au litre, peut-être même plus) alors qu’on peut remplir à volonté une petite ? La première réponse qui me vient à l’esprit est que la majeure partie des américains ne s’en rendent pas compte, mais c’est une pensée moqueuse et une méchanceté gratuite, et je ne veux pas de ce genre de chose sur mon blog. On ne me prendra pas à dire que les américains ne sont pas fut-fut, et ce même s’ils ont élu George W. Bush. Fin de l’aparté.

Nous quittons Kerby Lane Café (je crois…) et nous dirigeons vers un AT&T Store, pour acheter un téléphone. Le magasin est assez impressionnant, semblable à un Apple Store. On s’inscrit sur une liste d’attente en entrant, et pouvons tester les téléphones à disposition dans toute la grande salle, ou s’installer sur de gros fauteuils en regardant CNN. Et là, Hannah a fait quelque chose que je n’aurais pas cru possible : elle a appelé sa mère à Houston avec l’un des téléphone de présentation. Pendant 15 minutes. J’hésite un instant à faire la même chose en France, mais je préfère éviter d’avoir des problèmes en cas de découverte. (La mère d’Hannah se fera d’ailleurs appeler par AT&T quelques jours plus tard pour des explications).

Mon idée de profiter d’être aux USA pour acheter un Iphone (moins cher) retombe rapidement lorsque je vois que parce que je n’ai pas de numéro de sécu américain, je ne peux pas avoir de contrat, ou alors si mais d’une manière tellement chiante qu’elle me convainc de prendre un téléphone pourri pour toute l’année.

En revanche, impossible d’avoir internet, mon appartement n’existerait apparemment pas. Pour la porte qui ne ferme pas à clef, je dis pas, mais dire qu’il n’existe pas c’est pousser le bouchon un peu loin…

En parlant de clef, nous nous rendons à l’agence pour en récupérer de nouvelles et signaler le problème de l’eau chaude qui « sera réglé dans la journée ». (Notez les guillemets).

Hannah et Katie devant retourner à Houston, je me retrouve de nouveau à pied, sans plan, perdu seul et apeuré. Un peu plus et on verrait le travelling arrière m’abandonnant sur une large avenue, avec rien d’autre aux alentours qu’un orage venant me tremper pour souligner l’état d’esprit dans lequel je serais tombé. Tout cela n’est pas loin de la vérité (orage compris) si ce n’est que je ne suis pas seul : Abi, une amie d’Hannah à qui j’ai à peine parlé propose de me conduire dans tout Austin pour m’aider à faire ce dont j’ai besoin. Je répète : on se connaît à peine, et elle se propose de passer son aprem à faire le taxi. Je refuse finalement car l’orage qui éclate est digne du Choc des Titans, et lui demande simplement de me ramener chez moi, où j’attendrais Renée qui doit passer une fois son boulot fini.

Sauf que son boulot ne finit pas, et plus les heures passent, plus je me sens déprimé, isolé et perdu. Vers 19 heures je décide d’en avoir marre, et sors dans l’idée de me perdre dans Austin, rien à foutre des dangers de la nuit (qui tombe vers 8 heures). Et par chance, en sortant de mon appartement, j’ai la bonne intuition de prendre la bonne direction, qui me fait arriver directement sur LA grande avenue qui traverse toute la partie nord d’Austin, y compris le Campus Universitaire. Je la descend donc, me sentant mieux à chaque pas, car plus j’avance dans Austin, plus un plan se créer dans ma tête, et plus je commence à réaliser où je vis. Je comprend alors que c’est ça dont j’ai eu besoin depuis mon arrivée : être indépendant, me démerder pour comprendre où j’habite et où se trouve quoi dans cette ville qui sera la mienne pendant un an. Je passe à côté du Kerby Lane Café, en réalisant à quel point il était proche de chez moi, et à quel point je n’en avais pas conscience.

Je reçois finalement un appel de Renée disant qu’elle ne pourra pas quitter le travail avant tard ce soir, et qu’il vaudrait donc mieux reporter notre repas et les grosses courses à demain. Pas de problème, en cet instant je me sens plus vivant que je ne l’ai été depuis mon arrivé à Austin. Je me dirige vers le campus avec l’idée de le visiter avant de manger. Mais visiter un campus américain, ça ne se fait pas en une heure. Je prend pour direction la grande tour d’Austin, symbole du Campus, et marche au milieu de ces beaux bâtiments, au milieu de ces étendues d’herbe, de ces arbres, ces statues. Inutile de dire que j’hallucine complètement. Je m’échoue devant une marre près de la tour, impossible de continuer. La marre grouille. Pas de poissons, non, mais de tortues. Des centaines de tortues, de toutes taille, nageant, dormant, me regardant, nageant vers moi. Des minuscules, des grosses, des vielles, des rigolotes… putain, à Paris 8 on a des pigeons et un SDF, et eux ils ont une marre avec des tortues. J’apprendrais cependant plus tard qu’il s’agit là d’un monument en la mémoire des victimes d’un massacre des années 70, où un homme armée d’un sniper s’était niché dans la tour du campus et avait tué un grand nombre de personnes avant d’être maitrisé…

Il faut croire que Paris 8 est tellement minable que même les malades mentaux ne veulent pas y commettre de massacre.

Je me dirige ensuite devant la grande tour, où plusieurs volées de marches entourent les différentes statues des bienfaiteurs de l’université. Sur les grands escaliers de la tour, une chorale composée d’une cinquantaine d’étudiants, organisés selon les couleurs de leurs habits, répètent des chansons inconnues de mon répertoire. Au même moment, le soleil se couche et baigne la scène d’une superbe couleur ambrée de circonstance. Gros soupir, émotion, léger tremblement, les premiers symptômes d’un amour grandissant pour cette ville s’emparent de moi, me laissant le cœur léger et le sourire aux lèvres tandis que je remonte l’avenue pour rentrer chez moi.

Je décide de m’arrêter au passage dans un fast food (inutile de dire que c’est pas ça qui manque… du genre qui manque pas DU TOUT. Y’en a partout, de toutes sortes, tous proposant les meilleurs hamburgers du Texas.) Je m’arrête donc dans un fast food, vu qu’il arbore un panneau proposant les meilleurs hamburgers du Texas… Surprise : les patrons sont asiatiques, et ne parlent même pas anglais. Je flippe un peu (hamburger et asiatique est une association difficile pour mon cerveau européen), puis une jolie serveuse à l’anglais impeccable m’accueille avec un grand sourire. Alors je reste. La liste des hamburgers est aussi longue qu’une close de contrat de location d’appartement, et tous les noms me sont inconnus, comme la majeure partie des ingrédients. Je demande alors pour la première fois ce qui deviendra plus tard un rituel : c’est lequel qui déchire le plus sa race ? Ici, c’est le « nom imprononçable » burger, qui, étonnamment, est le plus cher… (quand je dis le plus cher, ça veut quand même dire menu à moins de 6 euros…) je le choisi donc, et lorsque ce dernier arrive, j’ai la surprise de constater que le pain est ouvert, il qu’il n’y a que la viande dedans, coupée et cuite à l’asiatique (en long morceaux plats). Original, spécialité du chef apparemment. On me propose alors la sauce également spécialité du chef, que je dois ajouter moi-même ainsi que tous les autres ingrédients qui me font envie parmi le gros buffet à disposition des clients. Je reste raisonnable et me concocte un hamburger d’une taille correcte. Le temps d’empaqueter mes frites, mon Sprite et de finir cette phrase, et me voilà de retour chez moi, à déballer mon précieux repas.

Je rappelle que mon appartement n’est pas fourni, ce qui veut dire qu’à part le lit gonflable (car il s’agit bien d’un lit, m’arrivant aux hanches), il n’y a rien d’autre dans la pièce que la moquette et mes affaires. Ne voulant pas salir la moquette, je mange debout devant la gazinière, ce qui a le don de me faire me sentir un peu minable… on peut pas apprécier un hamburger debout devant une gazinière, Macdonald a bien compris ça.

Arrivé au milieu du repas, je reçois un SMS de mon estomac indiquant dans un français haché par l’urgence qu’il ne faut surtout pas que j’envoie ces frittes gratinées d’huile dans mon œsophage, car les gardiens de l’entrée principale sont en grève et qu’ils renverront tout coli à l’expéditeur. Je jette donc le reste du repas, réalisant que je n’ai pas pu en finir un seul depuis mon arrivée aux USA, avion compris. Mmh, en fait retirez cette remarque sur l’avion, nous parlions ici de repas.

Pour faire bonne mesure, j’envoie quelques pêches aux grévistes furieux, lesquels les accueillent avec plaisir. Il faut savoir qu’à 5 minutes à pied de chez moi se trouve une grande surface de produit bio. Une vrai grande surface, style carrefour, mais avec uniquement des produits naturels. Ça a été un vrai soulagement de le découvrir, même si les prix sont plus élevés que le reste, de toute façon ils ne dépassent pas ceux français, sauf peut-être concernant les fruits. Mais ceux-ci, à défaut d’être excellents, sont de qualité, et un véritable nectar pour mon estomac détraqué.

Bien qu’il ne soit que 22h je suis déjà crevé. Je m’écroule délicatement sur mon lit et m’endors en moins de 15 minutes avec l’idée que demain sera un véritable défi : j’aurai des tonnes de choses à régler, et serais seul pour le faire. La décharge d’adrénaline qui me traverse à cette idée me laisse penser que cette journée va être extra.

Et, tonnerre de Brest ! je peux d’ors et déjà vous le dire : « extra » est un mot faible pour décrire ce qu’aura été cette journée !

4 commentaires:

  1. :-) les tortues!
    j'adore! tu écris tellement bien qu'on s'y croirait... tes mots respirent l'enthousiasme et la curiosité.
    j'attends les prochains chapitres avec impatience!
    Take care of your stomach and of yourself above all!
    xxx

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  2. Je pense que les grosses boissons sont plus chères parce qu'après t'être hydraté au maximum tu peux quitter le fast food en remplissant ton verre à ras bord, pour le boire calmement plus tard.
    Donc en supposant que tout le monde boive autant à l'intérieur, les clients qui ont une grosse boisson (j'appelle ça un bidon) peuvent emporter davantage de soda en partant, d'où le prix légèrement plus élevé.

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  3. On se régale de tes récits ! "on" c'est tes parents bien sûr, tes inconditionnels, mais c'est aussi ceux qui se sont mis autour de nous pour lire avec nous où pour m'écouter leur lire toute ces 1reres péripéties ! dans le "on" il y a donc Bernard et Dorothée, Coco Brigitte, Nordine, Ines...et tous font la même remarque : mais de qui il tient pour écrire si bien ? Nordine avait l'impression que je lui lisais un livre...y'en a même qui te verrait bon scenariste. Bref, l'autre soir j'avais l'impression que c'était comme "dans l'temps" autour du feu à écouter le conteur, sauf que là c'était à la belle étoile autour de l'ordi !Merci pour tes supers récits et merci de nous émouvoir, mais moi qui connais la suite de tes aventures, je te dis aussi "take care"! j'espère aussi que ce commentaire va passer cette fois, sinon je désespère d'en faire d'autres !
    Noëlle

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  4. Moi je sais d'où il tient sa plume de virtuose et son humour de merde ! Un mélange détonnant de royaumes, Légend' Ac et bien sûr des Monthy Python, bref, ça fait des chocapics quoi !

    Je me suis bien marré en tout cas, au plaisir de te lire, cowboys ;)

    Quentin

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